RETOUR A L'ACCUEIL | JC ET LES MIRAUDS VOLANTS |
2008-10-03 Voltige en planeur pour un miraud-volant
2009-08-18. Premier stage Velivole Moissac
2010-07-19. Matins qui chantent
2010-08-21. Bon comme un grain de chasselas
2011-10-07. En voix en l'air !
2011-09-11. Du foin dans le cockpit.
2008-10-03 Voltige
en planeur pour un miraud-volant
Ce
vendredi 3 octobre
2008, j’allais recevoir mon baptême de voltige en
planeur.
Il
pleut des cordes et la température
extérieure sur le trajet de l’Aéroclub
de Bigorre à Laloubère, oscille entre 12
et 13 degrés.
C’est
au bout d’une heure de palabres
météorologiques
autour de la machine à café, que logiquement
s’impose l’impossibilité de
voltiger.
Remis
à demain m’annonce l’ex champion du
monde
Daniel Serre, venu 3 jours initier les vélivoles Tarbais
à sortir de vrille et
autre situation de vol indélicate.
Ce
sera pour une autre
fois me dis-je ; je partais le week-end en Ariège,
invité par d’anciens
collègues professionnels.
Mais,
festivités finies
le dimanche midi, au départ de Pamiers le soleil brille, et
dans le ciel bleu
des Pyrénées, j’imagine à
nouveau les arabesques vélivoles…
Un
coup de fil au président Gégé,
m’autorise à attendre
vers 15h mon tour de vélivol en bout de piste 08
à Laloubère.
Bien
brêler les amis… ça pourrait
servir…
Et
me voici en place avant du planeur DG 1000
Echo Kilo.
J’y
serai chargé du basculement de fréquence radio
Laloubère / contrôle Tarbes
Pyrénées dans le volume CTR au-dessus.
La
montée tranquille
vers
A
2000 m ça chauffe au
visage.
Le
bon vieux MS 893 nous aligne face au soleil
de cette fin d’après midi automnale, donc
quasiment plein ouest et verticale de
la piste.
Une
secousse du câble qui se décroche et
c’est
le calme absolu.
C’est
l'un des planeurs les plus silencieux au
monde dit Daniel, grâce à
l’aérodynamique et
surtout à la qualité des joints cockpit-cellule
de cet appareil.
Sécurité
d’abord, par une annonce radio
‘’début
d’évolution’’ au
contrôle de Tarbes, puis deux 360 inverses pour scruter le
volume du dessous, que nous allons "déguster" en quelques
minutes.
"Ça
va ?" "Oui". Et je
me sens obligé
d’ajouter : "Très bien !", tant je suis heureux,
tel celui qui a
monté l’escalier sans se prendre les pieds !
Mais
ici les pieds on va les descendre ! Et
plutôt vite.
En
apéritif j’ai droit à un renversement
tantôt
sur l’aile gauche, puis sur l’aile droite, avec son
apogée de silence, un court
instant suspendu aux étoiles.
S’il
a un rétroviseur, Daniel, c’est sûr,
voit mon
sourire…
Plat
de résistance.
"Ça
va ?" "Oui ".
Et j’éprouve le besoin
d’ajouter : "C’est
fabuleux ! "
Rassuré,
Daniel m’annonce : "On y va
pour la boucle ! "
On
plonge manche tout avant vers
Mais
la gamberge s’arrête de suite avec tout le
poids de mon corps qui revient en avant et aussitôt recolle
mes fesses au
siège, tout en compression, cap vers la terre. Ça
siffle. La sortie nous détend
et on glisse doucement.
La boucle est
bouclée !
Dans
le rétroviseur
maintenant, le Maitre à bord verrait à mes yeux
la patte d’oie qui plisse, et
mes dents se découvrir un peu…
"Le
sourire est une floraison de l’âme"
Confucius...
Puis
la dégustation continue par tonneaux vrilles
et autres boucles plus coulées.
Que
du bonheur ! Tout se passe en douceur
et dans ce silence voluptueux seulement accompagné du
sifflement des
accélérations de vitesse.
C’est
doux comme la main dans un grand plat de pâte
à crêpes, un Saint-Chinian à Palavas,
une bêtise à Cambrai…
Les
G?. + 3,7, -1. Le plus impressionnant est
le vol dos, manche avant avec sa traction irrésistible hors
du poste de
pilotage. Sainte bretelle. On prie pour que l’attache soit
bonne, on élargit en
coinçant les coudes sur les cotés pour retenir en
force, et je n’ai pas eu
droit comme certains au virage vol dos, scrogneugneu, ils en parlent
encore.
De
retour sur le plancher des vaches, c’est un
éclat de joie libérant, la dopamine envahit mon
corps et mon esprit. C’est une
expérience sublime, que je conseille sans
modération.
Nul
doute que ces exercices au delà des
sensations plaisir soient très profitables pour la
maîtrise de la machine en
circonstances limites, et que le pilote vélivole gagne en
confiance après de telles
évolutions.
Merci
Daniel pour ta maîtrise, Gérard d’avoir
organisé, et à tous les membres du club
présents avec une mention pour Cathy et
Sandra entre lesquelles j’ai fait un
Un
Miraud voltigeant
2009-08-18. Premier stage Velivole Moissac
Bonsoir à tous,
En premier une pensée pour ceux
qui auraient aimé faire ce stage, mais ne l'ont pas pu pour diverses raisons.
Nous avons été accueillis avec
tout le cœur de Béatrice et Gérard Gaillard, et la générosité enthousiaste des
membres du club Vélivole de Moissac.
C'est touchant et ça nous aide à
continuer.
Cette générosité n'eut d'égal que
la chaleur des rayons du soleil, toujours au-dessus de 30 degrés.
Les vols planés en silence furent
à la hauteur, et tous les chiffres passés de tenue en l’air ont explosé :
1 Des Vols planeur de 2 à 3h en
ascendance thermique.
2 Vol en ULM motoplaneur
Lambada : Moissac-Cahors 50 km.
Tout l’aller au moteur en montée vers
3000m, tout le retour en plané silencieux, moteur coupé hélice en drapeau.
Que du plaisir, que du bonheur
dans ces journées vélivoles de Moissac.
Merci à Patrice et Thomas d'avoir
généré ce stage.
Jean-Claude
2010-07-19. Matins
qui chantent
Ce
matin du lundi 19 Juillet 2010, je me réveille
très tôt. C’est de ces bons
lever ou le soleil va livrer ses 30 degrés. Une belle
journée d’été
s’annonce.
J’arrive
vers 10 h à l’Aéro-Club du
Béarn, sur l’aéroport de Pau-Uzein,
pour vivre ma
3ème leçon de pilotage depuis que Patrice est
venu briefer les instructeurs en
avril dernier.
Les
instructeurs, Didier météo à la tour,
et Daniel ex PL, m’accompagnent dans le
DR 400, 160 Fox Golf India Kilo Hôtel. Les plans relief et la
fiche d’aérodrome
que Patrice m’a confectionnés et
envoyés la semaine dernière ont
clarifié dans
ma tête les cheminements sol, et approche du terrain.
J’y vais plus confiant.
Mais
ici le trafic important nous pénalise un peu par trop de
radio, sachant que
sans SF (Sound Flyer), on travaille "à la voix".
Quoi
de mieux pour sortir de cet univers encombré, que
d’aller à la campagne !
"Et
si on allait voir la piste de Ponson ?"
Ma
proposition fait l’unanimité.
Nous
roulons
bretelle écho, point novembre unité, vers le
point fixe de la piste 31. En
l’air nous orientons notre cap au 70 en survolant au sud de
Pau les vignobles
du liquoreux Jurançon.
A
peine quinze minutes plus tard l’annonce de Didier en vue du
grand lac de
Gardères, m’informe de la proximité de
l’objectif du jour, environ 5 km à
l’ouest.
C’est
quoi Ponson ? Le village ou j’habite, et une
équipe de copains avec qui pour la
plupart j’usais mes culottes sur les bancs de la communale,
et qui m’ont permis
et aidé à construire une petite piste en herbe de
600m en pleine campagne, face
au Pic du Midi.
Les
coordonnées GPS n’étant pas
entrées, il faut la trouver à la vue.
Ici
pas de voie ferrée repère, il nous reste la route
et les lacs pour nous situer.
"Le
long de la départementale 202, qui remonte de Ger, sud nord,
avant le village
de Ponson dis-je, vous verrez un petit château
d’eau blanc circulaire avec 3 chênes
à côté, la piste est là, un
pré parmi les champs au QFU Est-ouest.
Après
2 circonvolutions trop au nord, et un retour cap sud après
le village,
l’annonce d’un autre petit lac au milieu des bois,
m‘a fait dire qu’on était quasiment
dessus !
On
enroule au nord pour une approche en 10 main gauche, et on se
présente au seuil
de piste verticale de la route départementale 202,
château d’eau et 3 chênes à
gauche. La piste défile à quelques
mètres dessous et Didier remet les gaz en
estimant la longueur suffisante pour poser. A ma demande, il fera aussi
une approche
dans le sens 28, s’éloignant au sud vers Ger, pour
revenir en étape de base
face au nord, verticale du lac du Pouey.
Et
il
faut "être pays", pour savoir qu’on fait le dernier
virage sur la
chourette et la courte finale sur le bois d’eucalyptus, 2
crans de volets
sortis.
Au
top
de Didier on passe le seuil de piste et on pourrait toucher. La piste
est toute
là devant nous, légèrement montante,
ça donne envie de se poser sans aucun
problème annonce Didier.
On
survole au ras du sol, quasiment au niveau d’agriculteurs
éberlués cueillant la
paille d’orge du champ côté droit, avant
la remise plein gaz.
Oui
on
la voit bien confirme Daniel, le château d’eau et
les 3 chênes, au sud les maïs
d’un vert plus foncé que le gazon, au nord la
paille jaune du chaume d’orge, et
les routes aux deux extrémités, il faut
être miraud pour la louper…
Bientôt,
le rouge et blanc de la manche a air, et quelques balises coniques au
sol orneront
le décor traditionnel, sur fond de chaine des
Pyrénées.
On
reprend
de l’altitude et en poursuivant sur l’axe de piste,
il ne faudra altérer le cap
que de petits degrés pour aligner une longue finale en
douceur sur l’aéroport
Pau Pyrénées.
On
fignole l’attitude à la voix : plus 2
d’assiette pour garder vario zéro, et on
danse moins 10 degrés gauche ou droite
d’inclinaison.
Ce
retour mes amis Mirauds Volants, je le déguste comme une
petite gorgée de ce
doux Jurançon ambré.
Je
ne
peux pas ici vous décrire toutes les raisons de la vague de
bonheur qui
m’envahit dans ce vol, mais si je vous dis :
-
que
le projet de piste que j’avais déposé
à l’Aviation Civile voici 20 ans, de
l’autre côté du village,
n’avait pu aboutir because que EDF avait eu, en
même
temps, l’idée… de poser une ligne en
travers…
-
que
je m’étais alors promis de remettre ça,
ailleurs, mais plus tard, quand j’aurais
le temps…
-
que quelques
temps plus tard en 97, accidentellement je perdais la vue
…et comme chacun
sait, tout allait s’arrêter, projets,
idées rêves, enfin tout quoi !
Or,
ce
que ‘chacun’ ne pouvait imaginer, c’est
que l’année suivante 98, j’appris par
mon
copain pilote Belat, l’annonce sur Avia sport d’un
"drôle" de stage de
pilotage pour non-voyants, à Auch dans le Gers voisin !
-Et
enfin, qu’au bout du fil pour m’inscrire, Patrice
un autre Miraud à l’accent
Toulousain, tranquille et sûr de lui, me confirmerait
qu’on pourrait voler sans
voir…
Alors
que "Tout le monde croyait que c’était
impossible…" (devise des Mirauds-Volants)
Le
bonheur était déjà dans le
pré.
Jean-Claude
LAPORTE
NB
:
Je dédie à Patrice créateur de
l’idée Mirauds Volants, ces mots de Saint
Exupéry : Terre
des hommes 1939:
"Voyez-vous
dans la vie, il n'y a pas de solutions.
Le cœur des Vélivoles du CVVTG (centre vol
a voile Tarn et Garonne) a du gout de ce délicieux raisin blond de Moissac.
Ce millésime 2010 dégusté
au travers des hommes et femmes qui nous ont accueilli durant 5 jours de stage
planeur, était particulièrement sucré.
Le ciel fut de la partie, à part un
dimanche midi à peine frisquet, chaque jour nous offrit les moyens de voler et de
durer en l’air.
Nos amis les cumulus, producteurs
d’ascendances d’air chaud, et pas d’eau chaude comme croyait François - lol…- se
mettaient tranquillement en place au-dessus de nos têtes vers midi, nous
invitant à quitter la bonne table de Béa.
Ou quand un
plaisir chasse l’autre…
Plaisir oui,
plaisir de se retrouver sous le soleil en bout de piste, en attente du
remorqueur quadripale, avec toujours à nos côtés, un généreux membre du club,
qui se relayaient chaque jour pour nous guider en confort et sécurité.
Plaisir d’enfiler
le parachute, bien brêlé, et d’enfourcher le cockpit pour s’installer, bien calé,
et prendre en main le manche. C’est l’instant de métamorphose en oiseau ; on
fait un avec les ailes droite et gauche.
Plaisir aussi du silence, dès le câble
largué, et de la voluptueuse sensation de glisse dans le fluide qui nous
entoure.
C’est à cet
instant que le "véli-vol" commence, et je sens mon instructeur à
l’arrière s’ébrouer tel le chien en chasse, nez au vent fouet battant, en quête
de l’Ascendance, Graal du vélivole.
Un jour les cumulus étaient épars,
réduisant l’autonomie à juste rejoindre le terrain après largage du remorqueur,
le lendemain organisés en "rues", comme tirés au trait de la règle
d’un grand architecte de l’univers.
Voies royales du pilote sans moteur, ces rues
peuvent faire plusieurs dizaines voire centaines de kilomètres, et là-dessous
c’est la fête.
Alors, on installe
la trajectoire en guirlande, on accélère dans les transitions au meilleur
rapport vitesse / taux de chute, et on relève le nez sous le prochain
nuage pour ralentir, et prendre le temps de se "nourrir" au mieux de
la colonne d’air chaud génératrice du nuage.
Nos instructeurs, GG et Greg, Maitres en
l’art de débusquer les pompes, nous ont gratifiés de vols quotidiens de 1 à 3
heures 30, le plus pour Patrice qui jouait sur son terrain.
Que d’heures de bonheur ou l’on fait corps avec la
machine, ou les oreilles nous donnent la vitesse et les fesses l’ascendance.
Dans son dernier
vol, Myriam a testé avec succès le SF en planeur pour l’inclinaison, tandis que
Thomas gagnait sans soucis la bataille des varios et des plafonds dans sa danse
quotidienne du Lambada, l’ULM motoplaneur.
Enfin, je soupçonnerai mon instructeur de
délit de sérénité…trajectoire rectiligne, ailes à plat, pente et vitesse
constante, un bercement douillet, et le planeur se fait oublier autour de nous
pour un moment d’éternité.
Mais l’altimètre
se dégonfle, et il faut se réveiller à notre responsabilité de rejoindre le
plancher… sans vaches.
A l’approche de
minuit au barbecue, le point rosé cubi atteint, on entendit même certains
mirauds volants se sentir des ailes pour le monoplace…
Après l’initiation au vol de plaine de la
première année, ce passage en deuxième année a confirmé nos espérances. Que
vive la troisième à venir, pour continuer notre élévation.
Merci de tout cœur.
JC Laporte 21 aout 2010
Lu
dans : " Matins qui chantent " :
·
" Et bientôt le rouge et blanc de la
manche à air et de quelques balises coniques au sol, finiront le décor
traditionnel sur fond de chaîne des Pyrénées ".
Ça, c'est fait !
Samedi dernier 18 septembre 2010,
une équipe constituée de Philippe, associé de tous les combats, Yves l'aviateur
du village voisin, David le vélivole et Serge de chez Turboméca, donc, que des "
aéros " (1), se réunissait pour dresser ce mât de
Synchronicité
On était 5, donc 4 paires d'yeux
scotchés à pouvoir en témoigner : dans les minutes qui suivirent la prise
au vent de la manche à air.
Même les incroyants en conviendront ; si ce n'est pas un
signe du ciel çà !
Mais
Oui,
Sous de tels auspices, il ne
manquait que le premier poser.
Ça, c'est fait aussi.
Hier mardi 21 vers 14 heures, l'éternel
Gégé des Vélivoles Bigourdans toujours dispo, saute dans le DR 400 180 cv
Sierra Uniform, et nous décollons de Laloubère.
" Tarbes de Sierra Uniform, en provenance de
Laloubère,
Après
un long silence, durant lequel la voix féminine du contrôle aérien dût faire
défiler la liste des terrains débutant par P, repique au micro :
" Sierra Uniform, pouvez-vous répéter
la destination" ?
C'était la première
fois que résonnait dans les ondes aéronautiques ce nouveau titre d’aérodrome.
Ça va vite, Ponson est à 7 minutes
de Tarbes. Gégé repère le terrain au premier coup d'œil grâce au rouge et blanc
de la longue manche a air.
Le
passage verticale nous l’indique ‘dans le coma ’.
Pas de
vent nous laisse le libre choix du QFU (orientation de la piste).
C'est
en 28, pente légèrement montante, que s'effectuera le premier ‘kiss-landing’
sur les
Sans
surprises, l'avion s'immobilise peu après le milieu de la piste et le roulage s'avère
des plus confortables, aussi grâce au coup de compacteur de David.
Je partage mon bonheur
par une bonne poignée de mains à Gégé, qui ne boude pas son plaisir d'être avec
moi le premier pilote ici.
Petit
coup au cœur bien sur, mais aussi validation des choix du projet, et
aboutissement de trois années des multiples opérations administratives et de
travaux.
Seul
nous ne pouvons rien vous le savez amis… j’aurai une pensée pour ceux qui m'y ont
aidé : bien sûr Patrice et les Mirauds-Volants, les copains pilotes pour
les ‘papiers’ et Jean de l’aviation civile, Stéphane pour la ligne, Jean-Jacques
pour le gazon, Yves et Reine puis Alberte pour les ‘Aragnets’, Jean-Claude le
Maire pour les cosmos en jachère fleurie du bout de piste, Philippe pour tant, et
enfin Katia et David pour tout….
Et de deux…
Ce matin, Yves d'Aast, heureux
propriétaire du flambant Jodel DR 1050 Ambassadeur, posera pour la 2ème
fois, mais en déflorant le QFU 10, en compagnie de Reine sa charmante épouse. La
billetterie n'était pas encore ouverte, mais je serai le premier passager à
embarquer au départ de Ponson, sur le beau Jojo Papa Kilo, pour son retour à
son port d'attache de Rabastens-de-Bigorre.
Et de trois, et plus…
Cet après midi, Julien, fils de Guy
créateur du terrain de Sadournin, un bon copain parti trop tôt et trop haut dans
les cieux, me demandait confirmation de l’ouverture de Ponson avec l’intention
de s’y poser avec son Piper PA11, Fox Victor.
Enfin, rendez vous est pris pour
dimanche matin, le Sierra Uniform reviendra pour un premier petit tour au
dessus du coin pour saluer les amis, avec Hugo en copilote et Lucas en passager.
Il redécollera en 28, sens montant, ainsi tous les QFU seront expérimentés.
Il
fallait dignement fêter ce moment, Philippe n’a pas oublié la coupe de bulles et
petits fours pour tous réunis autour de la manche à air.
Maintenant,
Aristide, l'ancien et vénérable du village, passe des heures au bord du
terrain, scrutant les vents et le ciel, en quête d'un probable avion, rêvant de
lointains voyages.
La
page création est écrite, et le livre des bons vols et petites histoires
heureuses, est ouvert, posé telle la pierre ancienne (2), face au Pic du Midi
de Bigorre.
Jean-Claude
LAPORTE 22 sept 2010
1) j'inclus Philippe dans les "aéros"
via son fils Hugo de 16 ans, qui obtiendra prochainement le PPL, et survolait
la piste dans son premier vol solo hors tour de piste de Laloubère, ce dimanche
5 septembre.
2) Sur le cadastre le lieu dit est
Peyrehicade, qui veut dire : pierre dressée ou fichée. Ancienne borne, cairn guidant
les voyageurs à pied, ou relais visuel ?
De ce
point dominant du plateau de Ger à
Carrée
et haute de 40 mètres, ce "gratte - ciel" du moyen âge fut bâti
en 1375 par Gaston 3 de Foix-Béarn, dit Gaston PHOEBUS.
2011-10-07. En voix en l'air !
Bonjour
à tous,
Non
pas les suites du SOFITEL ici malgré
l’actualité… on rest-aéro
sur la mailing-list, mais on embarque pour un petit
voyage.
N’étant
pas de ces nantis disposant d’un SoundFlyer, je
co-pilote a la voix, moi !
La voix c’est Daniel, un instructeur de l’Aéroclub du Béarn, en place arrière du DR 400 pour me faire le ‘gyroscope neuronique’.
‘’
Il faut beaucoup de concentration pour délivrer le bon
paramètre au bon moment :
attitude et données cap altitude etc. ‘’
Daniel
est très efficace dans cet exercice
qui s’avère épuisant au bout
d’un temps.
Il
s’amuse à dire qu’il lui faut parfois
‘recaler les gyros’, comme il faisait dans les
cockpits d’airbus.
C’est
pour cela que l’homme a inventé la machine, et
les mirauds volants le SoundFlyer.
Je
dois vous dire que nous étions partis
de Ponson pour une navigation aller-retour sur Auch, avec bien entendu
un autre
instructeur en place droite, qui n’est autre que Didier.
Ce
petit voyage fleurait bon le pèlerinage
vers ce terrain ou je connus le premier stage des Mirauds Volants, avec
Éric, metteur
au point de la méthode ‘a la voix’, et
Patrice au manche de l’organisation le
jour, et à l’accordéon jusque tard dans
la nuit.
Auch
aujourd’hui ?
Une
piste allongée a 2200 m, 18/36, mais
surtout une table avec un restaurateur cocasse à qui nous
avons fait honneur et
qui vaut le déroutement…
JC
Laporte
2011-09-11. Du foin dans le cockpit.
Hier
je volais à
quelques centaines de pieds au-dessus des collines du
Piémont Pyrénéen, quelque
part entre Béarn et Pays Basque.
A ces
faibles altitudes,
mon copilote Éric, en me faisant profiter des ascendances de
pente du Mont
Arrouy, me décrit les cimes des arbres en bout
d’aile, les fougères qui
jaunissent déjà, et plus loin, un troupeau de
moutons et un pré en pente où les
éleveurs tournent le foin, regain en cette saison. Au
passage vertical,
certainement élevées par un tourbillon
d’air chaud les subtiles senteurs de
foin emplissent l’habitacle plus d’une
fois…
Non
il ne m’a pas dit
qu’il voyait des cèpes sous les
fougères…, mais le parfum du regain
séché, je le
jure c’est vrai !
Faut
dire qu’il faisait
autour de 28 degrés vers 14h avant de décoller du
petit terrain en herbe
d’Oloron Sainte Marie, les chemises collaient à la
peau dans l’exigu habitacle
du PIPER J 3.
Je
suis en place avant
tandem talons sur les freins, tandis qu’un ami pilote du club
sous les
indications d'Éric en place arrière, brasse
l’hélice puis lance d’un coup sec
le ronronnement du Rolls Royce 65 chevaux.
Le
vieux coucou âgé de
60 ans quitte l’herbe et après la mise en palier,
ça chauffe sous le soleil.
C’est alors qu'Éric branche la clim…,
cela semble moderne pour l’époque, et
pourtant ça marche. Vous l’avez compris sur ce
vieux PIPER, Il a ouvert la
porte d’accès, moitié du battant vers
le haut fixé sous l’aile, le reste en
bas, et c’est un doux alizé qui nous
rafraîchit fort à propos.
Vous
comprenez mieux
aussi comment les senteurs de foin séché
gagnaient le cockpit.
Aux
confins du Béarn et
de la Soule, Éric m’annonce le village
d’Aramits et la proximité du terrain
privé de Escary.
Annonce
radio sur 130,00
- fréquence montagne, un passage de reconnaissance et une
finale nous amènent
bien centrés sur la piste de 340 m de long, sur le haut de
cette sympathique
altisurface.
Faute
de démarreur nous
serons privés de rafraîchissements à la
ferme auberge d’à côté, et un
demi-tour
sur le frein gauche nous voit rebasculés dans la pente qui
nous offre une prise
de l’air toute rapide. Chapeau Éric !
La
prise de terrain
s’est faite quasiment en patrouille avec 7
hélicoptères Robinson R22 et R44
d’un héliclub de Bourg en Bresse, en tour de
France pédago touristique, que
nous retrouverons à l’avitaillement au sol
à Oloron, tous décibels dehors…
Mais
ici le silence
reviendra avec les vols de la belle palombe bleue. Selon une tradition
acceptée, en octobre les avions limitent leur
activité de tour de piste le mois
durant, pour respecter ce migrateur en quête de sud, via les
cols Basques tous
proches d’Iraty, Orgambideska, Ozkix, etc…
Alors,
Dame Nature sortira
son pinceau automnal sur les feuillages jaunes rougeoyants et mes amis,
en
PIPER sur les cheminées, ça sentira bon les
cèpes rissolant dans la poêle…
Éric*
le généreux savait
qu’il me procurerait un grand plaisir à survoler
les regains et à me dépeindre
ces tableaux bucoliques. Ce vol d’essai du J3 fut un tour de
Maître et la
journée lumineuse.
Jean-Claude
Laporte,
Ayant
eu le plaisir de partager des
vols avec Jean-Claude LAPORTE en PIPER J3 au départ
d’Oloron-Sainte-Marie, je
me pose la question de l’opportunité de mettre en
place au niveau national un
réseau d’accompagnateurs pilotes, pas
forcément instructeurs, mais sensibilisés
aux problèmes et aux attentes de leurs
élèves pilotes non-voyants.
De
définir un langage commun par
rapport au référentiel d’assiette,
d’attitude de la machine, de détection
d’inclinaison… pour que chaque pilote non-voyant
puisse devenir acteur de son
vol, même sans aide instrumentale sonore.
Ces
vols m’apportent énormément en
termes de partage, de reconnaissance et de confiance mutuelle.
Eric LACABE
Instructeur ULM et planeur
Non
il ne s’agit pas d’une ligne oubliée de
l’Aéropostale dans les récits de Saint
Exupéry, mais d’une ligne tout
récemment ouverte pour le plaisir !
Ce
lundi 2 juillet 2012, Thomas avait planifié la 2ème
étape de son Miraud-Tour
:
- 10h
décollage de Tarbes Laloubères, touch and go sur
PONSON où je le rejoignais
avec Didier, instructeur de l’AC Béarn et le MC
Flight-Design.
- Poser
à Nogaro pour nous adjoindre le
Boisavia de Patrice et Chantal
- Puis
cette petite patrouille mirobolante de 3 avions aurait pris le cap vers
notre
base vélivole mythe de Moissac Gandalou.
Il
ne fut rien de tout cela, contrariés par une nature hostile,
nos Stéphanois
entreprenants se résignèrent à
regarder la pluie rebondir sur les ailes de leur
D R400 cloué sur le parking Forézien. "les boules
graves… "
entendis-je à l’autre bout du fil ; alors
qu’au pied des Pyrénées ce lundi
pointait un soleil certes frais le matin, mais aux rayons prometteurs.
Didier
avait bloqué sa journée, moi aussi, et
l’avion n’attendait que nous pour
décoller.
Alors
on allait casser la croûte, mais où ? Cap
à l'ouest sur les rivages
Atlantiques, et les tapas à San Sébastian,
ça te dit ? Comment refuser, le
dépaysement en prime…
Le
MC F-WVIP, (et oui !), se pose en 28 à PONSON vers 11h, et
pendant que je
m’installe à bord, Didier répond
à un message téléphonique. Il faut
rappeler
l’aviation civile Espagnole à Fontarabie pour
confirmer sur le plan de vol, le
poids total de notre machine,
Il nous faudra 1
heure à 100 kts en
longeant au cap 270 les Pyrénées, en survolant le
Béarn puis le Pays Basque.
Sans SOUNDFLYER à bord, Didier me guide à la
voix, et le 270 voulu a pu s’altérer
en 240 ou 300, très exceptionnellement mes amis, je vous
entends….
Le
contrôleur de Biarritz, considérant sur son
écran cette trajectoire artistique
s’inquiéta de la cause, et quand Didier en toute
franchise révéla la présence a
bord d’un élève pilote Miraud-Volant,
nous fûmes gratifiés d’un long silence
dubitatif…
Heureusement c’était l’aller, mais au
retour, nous n’aurions pas échappé
à un
contrôle sangria sur le sol palois.
Au
point Sierra Alpha, verticale Saint Jean de Luz, Biarritz info nous
indique de
basculer sur San Sébastian, et là, mes amis
j’avoue n’avoir plus compris qu’un
mot sur 2, ça va trop vite pour moi. J’aurais pu
en bon frenchie critiquer la
prononciation du Basque Espagnol s’exprimant en anglais, mais
pas de chance,
Didier lui comprend et plutôt bien.
Runway
Twenty two, direct final, et twenty one ça doit
être le QNH, voilà à peu
près
ce que j’ai capté.
C’est
une belle piste avec
l’Atlantique en bout, faudrait pas que les freins
lâchent…
Mais
le MC se pose très court, et nous prenons la
première "gate" guidés
par une voiture "follow me" jusqu’au park, à peine
à
Didier
connait le circuit, et sans plus de formalités, 3 mn
après nous sommes dans un
taxi pour la cité côtière proche de
Hondarribia, sur une terrasse du centre
envahies des premiers estivants, mais surtout d’Espagnols si
friands du vivre
dehors dès le premier soleil.
Service
rapide de quelques tapas d’anchois frais et autres chipirons
à l’encre plus
tard, et nous revoilà dans le circuit retour dans
l’aérogare.
Mais
là ce sera un peu plus long : contrôle
d’identité et recherche Interpol, sans
oublier paiement de la taxe de 12 euros. Vous avez de la chance dit-il,
elle a
baissé depuis 3 semaines, "estaba diez y nueve !"
La
tour nous donne la runway 04, donc direct sur le point sierra de
Biarritz, et
le Rotax 100 chevaux active nerveusement la tripale pour franchir
Re-bonjour
Au
cap 90 pour une petite heure, Didier me raconte le piémont
Pyrénéen, cette fois-ci
sous un angle oriental. Nous enroulons pour une étape de
base directe sur la 31
à PAU Pyrénées, sans oublier au
parking de clôturer radio le plan de vol.
La
ligne "aéro-tapas SAN SEBASTIAN" est ouverte depuis PONSON,
mais il
faut dire qu’elle est régulière depuis
PAU avec les pilotes de l’Aéroclub du
Béarn.
Ah,
j’allais oublier, le soir j’ai eu Thomas
et devinez quoi ? : "il pleut sur le Forez…"
¡Hasta
luego, amigos !
Jean-Claude
Ce
samedi 31 août 2013 Daniel Serre, ponctuel,
pose son PIPER PA18 à 10h30 sur la piste de PONSON.
Après
mon embarquement acrobatique sur l’exigüe
place tandem arrière, 12 petites minutes de vol suffiront
pour toucher la pente
de l’altisurface et du même coup, ouvrir la ligne
PONSON ARTIGUES.
Trois
km à l’est de LOURDES, manche a air sur
le méridien de GREENWICH, altitude 770m,
longueur 300 m et 10 % de pente
caractérisent cette piste de relief.
Après
les retrouvailles joyeuses avec Christian
FALLIERO, créateur de ce site, un apéritif
champêtre est offert aux villageois
voisins, avant de nous installer à l’ombre de
l’aile haute du PIPER pour un
déjeuner sur l’herbe avec Daniel,
Président de l’APPM (le même qui
m’avait fait
découvrir la voltige en planeur).
Ici
et ce jour, les pilotes pyrénéens de
montagne tiennent leur assemblée
générale annuelle.
Sept
petits avions aux couleurs vives ornaient
le parking exigu et pentu.
Sandrine
notre journaliste amie couvrait
l’événement, heureuse d’y
retrouver aussi les MIRAUDS-VOLANTS.
Quasiment
pas de vent, ciel bleu et 23 degrés
rendaient ce site paradisiaque.
Mais
tout a une fin et dès l'ordre du jour
épuisé, un à un les avions Jodel et
dérivés, les ULM et le gros Dornier 275 cv
6 places, remontent à coups de manette des gaz en haut de
piste, et, sitôt le
plein régime moteur atteint, plongent dans le vide prenant
l’air dans la
vallée.
Un
peu moins de 12 minutes plus bas, Daniel en
métronome virtuose bouclera ce vol plaisir en me
déposant sur l'herbe de Ponson
dit Peyrehicade (pierre posée) sur la lande du plateau de
GER.
Un
prochain rassemblement des pilotes de
montagne ici-bas 383m à PONSON ?
On
en parle...
3
ans déjà pour les initiés, que les
plafonds
bas hivernaux avaient contrarié le
‘flirt’ du petit avion bleu de Patrice avec
la piste de PONSON.
Les
25 degrés de ce 4 août, facilitèrent
le passage à l’acte en un kiss 3 points
à la piste de PONSON.
C’est
avec un nouvel avion le REBEL de l’aéroclub
des Mousquetaires de Nogaro, que nos deux non moins rebelles
Jean-Pascal et
Patrice, sont venus prendre le café / madeleine en bout de
piste 10, célébrant
les fiançailles si attendues.
De
quoi peuvent bien parler des pilotes seuls
en pleine nature sous l’aile de leur avion ?
D’histoires d’aviateurs bien
entendu.
Et
JP de nous conter le récit épique du
convoyage de ce REBEL, coucou de SUISSE encore rouge et blanc,
contraint par un
front neigeux à se poser pour la nuit sur le manteau blanc
à Cazeres-Palaminy LFJH,
quelques nautiques au sud Toulousain, le privant de son nouveau nid
à Nogaro.
Ainsi
fut le baptême des Pyrénées de ce dahu
Alpin, à train classique et pneus boudins sous aile haute,
le tout tiré par 120
chevaux dans un Continental moulinant une tripale.
Idéal
pour le vol montagne l’hiver, il chausse
ses skis, et, tournés vers les sommets, nous
rêvions tous de glisses à traces
immaculées
sur les altisurfaces.
Promesses
faites de mille autres kisses, la
roulette de queue du REBEL quitte l’herbe en premier, pour un
palier en ligne
de vol, comme pour faire durer cette première rencontre...
Le
dernier message sur 123,5 est
clair : le PEAK* en pique pour PONSON.
Bon
vol les rebelles.
JC
Laporte
Un Tétras sur la bruyère
Amis
Mirauds-Volants, connaissez-vous l'U L M Tétras ?
Il
s'en est posé un sur les bruyères de la lande de PONSON ce vendredi13 février,
où j'ai eu la chance de connaitre ce véritable avion 3 points, un air de PIPER
J3, mais ici côte à côte.
Conception
et fabrication française du coté de Dijon me dit-on, il fait ses preuves depuis
plus de 20 ans par ses qualités, durabilité, et performances STOL (Short Take Off
and Landing).
J'ai
pu expérimenter les seuls et petits 100 mètres pour s'envoyer en l'air, vers
une montée à 1000 pieds minute et plus (vraie performance en cette veille de St
Valentin).
Je
vous recommande donc cet oiseau rare en montagne, mais assez présent sur nos
terrains paraît-t-il, pour ses qualités de vol et son plaisir de pilotage.
En
attendant restez au chaud, il neige ce soir sur la bruyère de Ponson…
JCL
Nota :
le Tétras nommé aussi coq de bruyère, ou tétras lyre par la forme de sa queue
en vol, un oiseau de moyenne montagne assez secret , vit l’hiver dans un nid
fait de neige en igloo pour température constante autour de 4 degrés.
Amis pilotes,
Déjà
3 ans autour de la St Valentin...je vous décrivais ma joie
d’un Tétras sur la bruyère de Ponson.
Trois sont revenus orner le "taxi-pré".
Entre le mois de
mai orageux instable, et la neige abondante
d’aujourd'hui sur les sommets, la prestigieuse APPM,
association des pilotes
Pyrénéens de montagne, après plusieurs
reports météo, a maintenu son 2ème
rassemblement ce samedi 28 octobre.
Tout
était fin prêt le matin à 10 h pour
recevoir les 8 avions
annoncés en provenance de Bergerac, Carcassonne ou encore
"Detrás los montes",
un sympathique équipage féminin espagnol.
La piste
fauchée de près, la manche à air dans
le coma du vent nul,
c’est dans un silence cotonneux par le brouillard qui nous
enveloppe, (à ne pas
voir le bout de piste à 300 m), que nous attendons dans
l’abri bois avec
Philippe.
Rien de tel pour
se laisser à philosopher, le contexte des
migrations portant à évoquer nos souvenirs
d’octobres anciens dans les cabanes branchées,
à tenter de séduire la bleue palombe. Tout un
art !
Jusqu’à
13h, seuls s’annonceront non pas à la radio, mais
par
leurs cris quasi plaintifs, sûrement pour se situer entre
elles tel un radar sonore
relatif, des vols à la queue leu-leu de grues, en
quête d’ascendances vers les
sommets, cap plein sud vers le soleil tropical.
Leur vol en V
fait économiser 30 % d’énergie,
affirmera plus tard
un des moustachu pilotes.
Nous avions donc
entamé le casse-croûte entre amis au sol, quand
vers 13h30 le soleil ouvrit le passage aux 3 Tétras et leurs
équipages pointus.
Ces
rassemblements offrent l’intérêt de la
rencontre des pilotes et
la découverte de leurs machines, tout en faisant mieux
connaitre le pilotage de
montagne, fait d’expérience, de rigueur et
précision, exigeant une pratique
régulière.
Les petites
histoires aériennes qui se terminent souvent bien ne
manquèrent pas d’agrémenter la fin de
journée en rires, sous un soleil enfin
retrouvé...
Nous essaierons
de commander une meilleure météo pour
l'année
prochaine signa Alain, moustachu et scribe de l’APPM.
Pourtant...
Passées
les 3 journées pluvieuses à 17 degrés,
le soleil chauffe enfin ce samedi 22
juin, ‘ jour le plus long, ’ initié par
la FFA pour inciter les pilotes à
voler.
Tel
une ruche, dès le petit matin les pilotes
s’activent dans le club house Léon
Morane, pour la réussite de ce jour partagé entre
vols et rencontres autour du
BBQ.
Martial
mon copilote instructeur me conduit à
prendre place dans notre ‘oiseau jaune’, le A22
flambant sorti de GV.
Il
ne lui faudra plein gaz que 300 petits mètres, pour laisser
sous lui les 3 km
de la piste LFBT Tarbes Lourdes Pyrénées.
Cap
à l’est, et peu après sur
Bagnères de Bigorre, nous enfilons la vallée de
Campan. Une véritable carte postale me décrit
Martial, l’herbe verte fraiche printanière,
le sucre blanc au sommet du Pic du Midi encore enneigé, sous
un bleu profond du
ciel.
Pénétrant
plus dans la vallée autour de 5000 pieds nous basculons pour
sécurité sur la
fréquence montagne 130,00, glissant en air calme, soleil
pleine face.
Ici
Sainte Marie de Campan, ou la route se divise, à gauche vers
le col d’Aspin, à
droite le col du Tourmalet, bientôt assaillis par la cohorte
de cyclistes du
Tour de France.
Nous
choisissons l’Aspin, et la vallée se resserrant,
c’est l’occasion de se
rapprocher de la pente, pente au soleil toujours pour les ascendances,
et là,
Martial recommence : ici des vaches blondes le nez dans
l’herbe grasse, là
un troupeau de blancs moutons en bout d’aile…
Sans
nos casques radio, nous profiterions du tintement de leurs
sonnailles... euh
non ça ce sera en planeur !
Nous
avons j’en suis sûr avec mon copilote,
partagé ce bonheur de voir vivre authentique
ce joli coin pastoral de montagne Pyrénéennes.
Ne
souhaitant passer le col d'Aspin, ce sera un 180 degrés
verticale des eaux cristallines
du lac de Payolle.
Et
nous voilà déjà en descente rapide
à 700 pieds minute, vers le nid de notre vaillant
oiseau, dans un co-landing kissé...
Bonjour
à tous pour le partage d’un vol en confinement
sanitaire,
covid oblige.
Règle :
On ne peut se poser sur un autre terrain, on décolle
et se pose sur le terrain de départ.
Hier donc vers 15
h j'ai décollé de Tarbes Lourdes avec Martial
instructeur
sur le vaillant A22. Nous avons volé un peu plus d'une
heure, cap au nord vers
le Gers - Marciac, la piste privée et son village
aéro de Berdoux près de Mirande,
et retour.
Le ciel
était à nous, sauf 2 trafics croisés,
et la radio
silencieuse, c'est le côté agréable.
Mais, le masque
sur le nez, les mains gantées...ne manquaient que "les
pieds nickelés'' ! LOL
Oui ça
fait drôle Amirovolants !
On se sent
harnachés on est un peu plus limités dans nos
rapports
humains, les gestes sont hésitants, les voix sont
étouffées et les sourires
aussi... ça vous savez masque oblige.
Mais on a
volé ! Et les sensations sont toujours aussi bonnes !
Bons vols
masqués !
Bonjour amis du vol
montagne,
Il y a un an je
titrais mon mot : Pourtant…
Je viens finir la phrase : que la montagne est
belle !.
Ce
n’était qu’un flirt, juste entrer dans
la vallée et demi-tour.
Aujourd’hui
je suis passé à l’acte, c’est
si bon !
Il est 9h ce vendredi
4 septembre quand mon
cousin Michel me conduit sur la piste de Ponson.
Bizarre, Martial a
une demi-heure de
retard avec le toujours jaune et vaillant A22.
Explication
à son arrivée, un TBM 900 en
pleine accélération au décollage de
Tarbes – Lourdes Pyrénées, a
percuté une
buse venue chasser le mulot dans l’herbe
fraîchement coupée des bords. Encore
au sol, il a pu tout inverser et, plus de peur que de mal, juste
quelques
plumes pour l’oiseau, mais l’avion est à
l’atelier…
Le soleil radieux
nous invite à la mise en
route, et check-list faite nous quittons en 10 l’herbe de
Ponson, en affichant
le cap 150 degrés vers notre destination :
Peyresourde-Balesta LFIP,
l’altiport 007*. Le contrôle de Tarbes
Lourdes nous autorisant à couper
les axes en montée, nous survolons les immenses parkings
bondés des liners
cloués au sol par la pandémie. C’est
donc tout droit que nous atteignons les 6
000 pieds en croisière et l’entrée de
la vallée de Campan, en affichant la
fréquence 130 montagne.
Alors on se cale dans
le fauteuil comme au
cinéma, et on lance la vidéo chromatique dont on
ne se lassera jamais : sous le
bleu profond du ciel, se détachent quelques encore blanches
plaques de neige du
versant Pic du Midi à notre droite. Et Martial de me redire
la vie pastorale,
poumon économique de ces vallées, les belles
petites granges sur les versants,
des moutons et des vaches la tête dans l’herbe si
verte, qu’on en mangerait … à
en devenir végétarien ! Bientôt en vue
le lac de Payolle et le col de la
Hourquette d’Ancizan, petit frère du col
d’Aspin voisin, où avait été
planté le
décor d’un village féodal en pieux de
bois, pour le tournage du film l’An mil.
La
fréquence montagne est calme, les voix
y sont rares et sereines, on sent le pilote concentré, ici
souvent
"moustachu" plutôt à poil blanc tel le
poireau… LOL. C’est dans un
air totalement stable que s’ouvre la vallée du
Louron avec son joyau de lac
émeraude, orné de rares parapentes
bigarrés, plus en dessous de nous mais à
surveiller de près. L’annonce de notre approche
reste sans réponse, c’est de
l’auto information avec strict respect de la
procédure des points de report N1
N2 et Sierra. D’abord un passage haut, cap sud, travers piste
09…, puis retour
plein nord pour un passage bas verticale des installations.
"Vent nul et piste
dégagée"
annonce concentré, mon James Bond d’instructeur.
S’en suit le classique
circuit, étape de base et finale, face à la
montagne. Le ruban noir se dresse a
15% moyen mais 20 au sommet.
Surtout pas plein
réduit me rappelle
Martial, il faudra remettre du régime pour remonter.
L’arrondi bien co-tenu, on
épouse la pente et on se sent pendus à
l’hélice en régime, avant de basculer
sur le plat parking, havre de
sérénité. A près de 1 600 m
l’air est frais, et
des voix autour nous indiquent nombre de camping-cars
parqués touche à touche.
Ce sont les suiveurs du Tour de France qui demain franchira le col de
Peyresourde tout proche, pour une arrivée
d’étape dans la vallée à
Loudenvielle. Les mollets des coureurs se souviennent encore de
l’arrivée sur
l’altiport il y a 3 ans !
Un verre
d’eau fraîche et quelques
palabres après, le rotax est réanimé
au quart de tour, mais il faut un point
fixe sécurité de 30 s, en cas d’avion
sans radio en approche sous la pente. Ok
on s’aligne, palonnier au neutre, freins serrés,
plein régime et on lâche tout
! On est comme catapultés dans le vide, à peine 3
secondes suffisent à sentir
les filets d’air nous reprendre en main, on sent la
compression, puis on
redevient légers, oiseaux, ou plutôt rapaces ici.
Un dernier coup d’œil partagé
par mon copilote sur la majesté des sommets avoisinants, et
nous quittons ce
lieu magique en affichant le logique 330 degrés, pour
environ 33 mn de vol
retour. Ce cap ne sera altéré que pour un
léger détournement à éviter
des
vautours spiralant dans une ascendance : "pas envie de les voir de trop
près, et puis nous n’avons que 2
places…".
Les 2 Peyre sont
désormais
reliées**.
La ligne Peyresourde
/ Peyrehicade de
Ponson est ouverte. Elle a de fortes chances d'être
régulière, par la joie et
les sensations qu’elle donne aux pilotes.
Merci Martial ! My
name is...
JC Laporte.
Notas*
Peyresourde-Balesta
LFIP, est nommé l'altiport 007, en
raison du film James Bond tourné ici.
Peyrehicade est le
lieu-dit cadastral de la
piste de Ponson.
Le préfixe
"peyre" est la pierre en occitan
(pour les Parisiens…)
Et hicade =
fichée, donc pierre fichée. En ce point
haut, une borne des temps anciens…
Et sourde ? =
jaillie, soit pierre jaillie, sûrement
ancienne borne ou cairn guidant le voyageur…
En
cette fin de mars printanier, nous décollons de Ponson pour
une visite à
Christian, au Bergons.
Trois
minutes avant notre approche, le
silence des cimes est rompu sur la fréquence
montagne :
"Un
peu haut mon ami !".
Un
avion nous précède dans le tour de
piste de l’altisurface du Bergons, près des cols
de Spandelles et du Soulor.
La
poursuite de notre vol par la
reconnaissance basse, nous indique juste un petit vent de sud.
On
y va !
Il
est un point
ou le demi-tour ne sera plus possible prévient Martial, il
faut être dans le
bon plan.
Et
ça va vite,
la bande verte droite comme un I fait face.
La
concentration est totale, et tous sens éveillés
nous cherchons la courbe idéale
à épouser la pente progressive vers les 20% en
haut.
"Parfait
mon ami", déclame cette
fois ci ‘la voix de la radio.
La
voix, c’est le maitre des lieux, Christian
Exiga, commentant l’approches de ses visiteurs vers les 1000
m de son nid
d’aigle.
Le
pilote devant nous c’est Louis Pena,
légende de la voltige, en provenance de Dax.
Ici
l’humilité
est plus qu’une qualité, c’est un
devoir, tant l’aérologie en ces lieux peut
changer de minute en minute.
Et
dans cette
quête de perfection du toucher, "the voice" est
précieuse.
Contact
coupé, et les freins bien serrés…lol,
nous
quittons notre A22 sur
l’étroit plat,
au pied d’une barre rocheuse ornée d’un
chapeau des dernières neiges.
Quelques
pas
sur l’herbe en suivant les boutons d’or, nous
conduisent dans le chalet autour
d’une table. Non,
pas pour casser la
croute mais nous y retrouvons Louis, venu lui aussi faire
dédicacer le livre
que Christian, à ses 80 ans, vient
d’écrire sur sa vie : "Des cimes
et des ailes".
Et
là, Christian
entame un dialogue du siècle passé :
-
Toi aussi Louis tu as commencé à l’ALAT
*?
-
Oui en 62, et toi Christian ?
-
Moi en 57, nous aurions pu nous y rencontrer ajoute Louis…en
rires.
C’est
une véritable rencontre au sommet de
ces 2 moustachus à une soixantaine
d’années de pilotage chacun.
Et
avec quelle exigence quand on sait la
consigne des instructeurs montagne : pour
aller au
Bergons, il faut être en forme !
En
créant cette altisurface en 98,
Christian a ouvert la voie des cimes aux pilotes amoureux de nature et
silence.
Tout
heureux de ce rare moment, nous
replongeons dans la vallée, sous la voix du maitre
à bord, en :
droite 10, plus 3…, et souvent 0 0... lol
Jean-Claude
LAPORTE - 25 mars
2021
*
Aviation Légère de l’Armée
de Terre
Ce printemps,
nous avions vu les premiers boutons d’or au
Bergons.
Ici, en une
lente descente 300 pieds minute de ce haut lieu,
nous longeons le versant arboré du Pibeste
éclatant des couleurs automnales.
Les cris de
grues et autres oies sauvages ces jours derniers,
nous rappelaient que le beau soleil de ce 27 octobre ne durerait pas
comme les
impôts…
Je
n’ai donc pas hésité une seconde quand
Martial m’invita à
découvrir l’altisurface du Hautacam nouvellement
réensemencée cet été par
les
pilotes de montagne.
Hautacam est le
symétrique de
l’altisurface du Bergons, 7 km à l’est
et à l'ouest centrés sur la vallée
d’Argelès Gazost.
Cela nous fait
une navigation en triangle quasi isocèle au
départ de Tarbes-Lourdes.
La tripale de
notre Aéroprack A22 - dit tout terrain de l’air
- nous hisse par 1000 pieds minute vers les 1800 m des classiques
reconnaissances - haute puis basse - de l’état du
sol, avant décision du poser.
A part un petit
groupe de paisibles chevaux et vaches à
distance, délaissant momentanément leur
consommation d’herbe, non illicite ici,
tout est clair, nous y allons.
C’est
portés par un air parfaitement stable que nous abordons
sereinement l’arrondi vers les 13 % initiaux des petits 200 m
de la bande
verte.
Mais la
planète est là et bien là pour un
contact un peu
viril mais bien maitrisé par le maître
à bord. Pas le temps de commenter qu’on
est sur le plat en haut, et il ne faut pas laisser filer, ça
replonge derrière…
Un
deuxième tour de piste nous rassurera sur notre
capacité à
épouser en douceur les fortes pentes dans une
élégance toute féline. Ce coup-ci
on coupe les magnétos sur le plat, et une bouffée
d’air frais nous prend à
l’ouverture des portes.
Nous sommes sur
les crêtes de la station du Hautacam
sillonnées l’hiver par les skieurs de fond.
Dans le silence
total des altitudes, Martial me décrit le
point de vue : au sud les sommets du Pic du Midi du Montaigu Gavarnie
etc, et
vers le Nord, la plaine et les villes de Pau, Tarbes, plus au loin on
devine
les vapeurs de la centrale de Golfech.
Une
dernière bouffée d’air pur et nous
relançons le rotax
pour une plongée plein ouest en guirlande sur la
vallée, vers la bande verte altisurface
du Bergons de Christian que vous connaissez…
On ne se lasse
pas de ces vols à puissante sensation
physiques et totale concentration.
Merci
à tous les pilotes de l’APPM qui créent
réhabilitent et
entretiennent vaillamment ces pistes de montagne, pour le seul plaisir
de
pilotes perfectionnistes.
Nous bouclons ce
triangle d’altitude pur bonheur, par une
longue finale en 02 a Tarbes avec en dessert la signature du chef et
son co-kiss
landing.
Mais on est
revenu dans le monde d’en bas… il faut vite
libérer la piste pour un SR22 pressé en finale.
JC Laporte
Il
est 14h à Ponson devant la
cabane en bois, le soleil brûle au visage.
J’attends.
Le
rotax ne révèle ses faibles
décibels qu’en finale sur l’herbe, mais
après mon installation à bord, il
dévoile son feulement enragé, en
montée plein sud vers Hautacam.
Les
rayons pleine face
inondent le cockpit et réchauffent les corps.
Sitôt la
couche d’inversion
passée, se révèle la
féérie des
sommets enneigés. Je perçois la beauté
de cette
nature par les silences de Martial. Imagine…
Mais
déjà les 6 000 pieds,
finie la contemplation et bonjour la stricte procédure sur
altisurface.
L’
A 22 «kissera» sur une
pelouse moquette, merci les moutons .
Il
fait doux, peut être 18
degrés à 2000m, la neige est remontée
200 m plus haut, limitant le ski aux
parties supérieures. Un pisteur de la station venu en quad
nous saluer avouera,
mi figue-mi raisin : ‘’ Nous sommes en mode
plage’’.
Il
faut dire que depuis une
semaine, des masses d’air subtropical débordent
sur les Pyrénées, donnant cette
chaleur en altitude anormale en janvier.
Une
descente rapide à 700
pieds minutes pour soigner mes sinus… nous
ramènera en finale avec un kiss
again, coude à coude serré sur le manche central.
Chaleureusement.
Le
Comminges est un petit coin de
France au pied des Pyrénées entre Toulouse et Tarbes où il
fait bon vivre, et aussi vélivoler
avec le PPC Planeur Pyrénées Comminges.
Nous
étions 4 dans le vent… des planeurs, avec
Maité,
Stéphane et Vincent, venus en quête de bulles
d’air chaud.
Ça
sentait bon l’amitié vélivole dans
l’accueil de
Sébastien, dynamique président du club, aussi
instructeur avec Ludo.
Ça
sentait bon le plaisir des mirauds vélivolants
après les années covid, de se glisser
allongés dans les cockpits des planeurs
K21 et DG500.
Ça
sentait bon la concentration de nos instructeurs à
nous transmettre au mieux la technique du vol à voile, nous
faire ressentir la
vitesse par l’écoulement de l’air, les
ascendances aux fesses, l’orientation
aux rayons du soleil, quand il brillait.
Oui
quand il brillait… en raison de
l’instabilité météo que nous
connaissons, nous avons senti aussi un peu
l’humidité et la pluie… mais amplement
compensée par notre écoute religieuse
des paroles d’expert vélivole, de Robert Prat, et
son Hélène tous deux record
man / woman 1000 km en planeur !
Leur
présence avec les membres du club tout au long du
stage nous facilitèrent la vie à tout instant,
golfette brelage parachutes et
autre découpe jambon…
La
veille du premier mai et son muguet,
un parfum d’amitié régnait au PPC.
Merci
à tous.