1997 - Mir Info article de 2018
LE
MOT DU PRÉSIDENT
Le
30 septembre 1997, il est 10 h 25 et, en compagnie de mon instructeur
et d’un
ami, nous décollons du terrain de Toulouse-Lasbordes
à destination de celui
d’Auch-Lamothe sur le Robin DR-400 F-GOVG.
C’est
la première fois que je vais me poser en terre gasconne, et
j’ai opté pour Auch
parce qu’une de mes connaissances, récemment
installée dans cette ville m’a
parlé de son aérodrome.
En
prenant cette décision anodine et de la rencontre que
j’allais faire avec Éric
Van Royen (alors instructeur et chef pilote à
l’aéro-club des Mousquetaires
d’Auch), j’étais bien loin de me douter
qu’allait commencer, pour moi et pour
plus de 189 personnes aveugles ou mal voyantes à ce jour,
une fabuleuse
aventure humaine et technologique.
Instructeur
et Chef pilote à l’aéro-club des
Mousquetaires d’Auch avec qui nous allions
faire tous nos débuts, tu fus dès le
départ et pendant de longues années,
Éric,
le Secrétaire et le Chef pilote des Mirauds Volants.
C’est
avec toi que, partageant de nombreuses et passionnantes heures de vol
dans le
ciel auscitain, nous avons mis au point la méthode de
guidage à la voix,
toujours en vigueur dans notre association.
C’est
aussi avec toi que, utilisant la structure de notre petit
aéro-club ainsi que
pendant de longues nuits dans votre maison de Castéra,
aidés par ta compagne
Marie, nous avons fondé toutes les bases de cette
association qui, aujourd’hui
encore, reste unique au monde.
C’est
encore sur le petit Cessna 150 des Mousquetaires, le F-BSIU, que tant
de
pilotes handicapés de la vue ont fait leur premier vol aux
commandes avec toi
en tant qu’instructeur.
Passionné
de la première heure même si tu as bien souvent su
modérer mes ardeurs,
convaincu toi aussi que les aveugles et les malvoyants pouvaient aller
nettement plus loin dans le domaine aéronautique que le
simple « baptême de
l’air », tu avais ta façon bien
à toi de leur prouver que c’était
réellement
eux qui tenaient les commandes. Lors de moments de doute où
nous aurions pu
croire que c’était toi qui manœuvrais
effectivement l’avion, tu posais tes deux
mains sur les épaules de ton élève et
tu t’écriais : « tu vois bien que
c’est
toi qui pilotes ! » nous témoignant ainsi toute ta
confiance.
Ainsi,
avec le 3ème mousquetaire, Jean-Claude Laporte, nous avons
créé les « Mirauds
Volants », le 4 février 1999.
Aujourd’hui,
Éric, 2 900 heures de vol et 77 stages plus tard,
après qu’une dizaine d’entre
nous soient intégrés en aéro-club, les
« Mirauds Volants » vont fêter leur
vingtième anniversaire.
Depuis
quelques années déjà tu ne fais plus
partie de notre association, et le
dispositif SOUNDFLYER (sa version 1, puis désormais sa
version 2) a soulagé et
relayé le rôle vocal de nos instructeurs, nous
conférant par là-même une bien
plus grande autonomie à bord.
De
plus, 5 d’entre nous sont désormais titulaires de
la partie théorique du brevet
de pilote privé… Que de chemin parcouru en 20 ans
!
Mais
tout cela ne peut nous faire oublier le rôle
déterminant que tu jouas dès notre
naissance et tout au long de nos premières années
même si, parmi celles et ceux
qui volent aujourd’hui chez les « Mirauds
», bien peu restent de ceux qui t’ont
connu.
Il
en est ainsi, la roue tourne, mais 20 ans plus tard, les «
Mirauds Volants »
demeurent !
Merci,
Éric.
Le
président, Patrice RADIGUET
2003 Saint
Gaudens
stage pilotage
Cher Patrice,
Je veux te
remercier pour la qualité de ce stage si bien
orchestré, qui a dû nécessiter
beaucoup de travail en amont.
J'ai
été séduit
par l'intelligence du cœur des Mirauds stagiaires que je ne
connaissais pas
pour la plupart.
Nous avons
beaucoup de chance avec notre instructeur Eric, si pédagogue
et dévoué à notre
cause.
La perspective
du projet Thalès, nous ouvre des horizons de rêve.
Bien
cordialement à toi.
Jean Claude
2003-06-23 Le reve
d'Icare ...par
Thales
Depuis
cet hiver nous rêvions, comme les
enfants au pied du sapin, du système que vous aviez
décidé de créer pour nous
les Mirauds Volants.
Ce
matin du lundi 23 Juin 2003 a Biscarosse,
Patrice fondateur des Mirauds Volants, accompagné d'Eric
notre instructeur, se
pose après un premier vol d'essai qu'il qualifie de fabuleux.
Mon
premier vol en fin de matinée avec Joël
consiste, en tant que passager, à découvrir le
principe de l'appareil, écouter
la musique du gyro et la voix du GPS. Obtenir par les touches d'un
clavier
numérique, via un casque d'écoute, l'ensemble des
informations de vol
(inclinaison assiette, altitude, vitesse, cap, etc...) m'a
réellement donné
l'impression d'avoir trouvé enfin le bouton qui
éclaire les instruments du
tableau de bord, ce tableau de bord qui s'est éteint pour
moi lors d'un
accident en 1997.
Pouvoir
continuer mes vols, avec la lecture des
instruments, me remplit de bonheur puisque c'est à partir de
ces informations
que le pilote construit son vol, le personnalise, qu'il prend les
décisions et
devient responsable.
C'est
l'intérêt du pilotage.
Puis,
en fin d'après-midi, j'ai fait mon
premier vol aux commandes, casque de l'appareil sur les oreilles, avec
Eric
notre instructeur et Joël de Thalès.
Ce
vol m'a confirmé le potentiel extraordinaire
du système Thalès.
La
partie GPS est accessible immédiatement,
simple, claire et efficace.
La
partie gyro, assiette et inclinaison, m'a
donné satisfaction en vol rectiligne ou changement de
trajectoire d'angle
faible.
Dans
ces phases de vol linéaire, j'ai
éprouvé
une sensation de liberté à mener mon vol, dans ce
"couloir du
silence", qui nous indique que tous les paramètres sont bons.
A
contrario, dans les phases de vol à plus
grande inclinaison et assiette, où les sons s'additionnent,
j'ai ressenti le
besoin d'apprentissage du système, comme pour tout appareil
nouveau.
C'est
alors Eric, le génial chef pilote
instructeur depuis le début des Mirauds Volants, qui a
donné de la voix, nous
rappelant son indispensable présence à bord.
Dans
le trop bref instant de ce vol, à peine
plus d'une demi-heure, je me suis parfaitement situé dans
l'espace avec les
touches du GPS, jusqu'au tour de piste final du terrain de Biscarrosse.
L'indication
de la route suivie au roulage au
sol, s'avère également précieuse pour
rejoindre les installations.
Si
l'atterrissage et le décollage resteront des
phases "délicates" pour les Mirauds Volants, j'ai la
sensation que le
système Thalès nous restituera l'autonomie dans
la quasi intégralité du temps
de vol.
C'est
un formidable espoir pour tous les
Mirauds Volants, qui seront de plus en plus nombreux.
C'était
Noël en plein solstice d'été
à
Biscarrosse
C'était
Noël aussi pour nous de vous voir,
ingénieurs et chefs de projet à notre
écoute, équipe unie et enthousiaste, dans
une ambiance studieuse, tendue vers l'aboutissement réussi
de ce projet, et
animée d'une générosité
palpable et d'un humanisme évident.
Merci
à toi Eric pour ton accueil, et transmet
à toute l'équipe de Thalès notre
reconnaissance, ainsi que toutes nos amitiés
aéronautiques.
Jean
Claude LAPORTE
Bonjour
les Mirauds-volants,
Le
public, peut être en raison de la météo
fraiche et ventée, s'avéra des plus
clairsemés.
1 :
Le parapente sur charriot, motorisé électrique.
Cela
fonctionne bien nous explique le propriétaire venu du coin
de DAX dans les
Landes, mais l'inconvénient réside dans les
batteries : leur poids, ici 35 kg,
sur 85 total de l'appareil.
Mais
surtout dit-il, la gestion du cycle charge/décharge, qui mal
géré peut devenir
dangereux.
Cela
reste une affaire de spécialistes, et pas encore grand
public.
Sinon
en vol c'est génial, et la puissance et le couple sont
constants, dès les
faibles régimes, pas besoin d'attendre de monter les tours
minute pour chercher
le couple maxi.
Cet
argument du moteur électrique nous sera
répété dans les stands.
2 :
le SUNSEEKER
Espèce
de moto planeur à propulsion, à moteur
électrique et batteries suppléées par
une
couverture cellules photovoltaïques plein les ailes. Cet
appareil
révolutionnaire en bien des points, nous a frappé
par son hélice propulsive,
dont les 2 pales venaient se réunir en prolongement du
cône !
Le
fuselage est formé d'une poutre tube, si fine,
qu'elle évoque immanquablement
la taille de la libellule.
Le
présentateur démonstrateur, si heureux de voir
des Mirauds-Volants
en goguette, voulut nous faire une démo
live du moteur électrique,
que vous pouvez écouter en MP3 ci joints, (à lire
chronologiquement)
Voici
l’article d’Avia Sport sur le SUNSEEKER
‘’Avec
Sunseeker I, Éric Raymond traversait les Etats-Unis en 121 h
et 21 vols, en
août 1990.
Mû
par un moteur électrique, Sunseeker I était
équipé de batteries alimentées par
des cellules solaires. Puis la machine fut optimisée. Aile
redessinée et
nouveaux capteurs solaires en 2002. Moteur deux fois plus puissant en
2006.
Baptisée Sunseeker II, la machine traverse les Alpes en mars
de la même année à
l’occasion d’une tournée
européenne.
Aujourd’hui,
Éric Raymond développe Sunseeker III, un biplace
sur base de Stemme S-10.
http://solar-flight.com
3 :
Le Space-Bike
Un
ballon de 5 m de diamètre gonflé a
l'hélium, un filet qui coiffe le tout, et
soutient un système ultra léger de tubulures et
courroies, siège type camping,
et… le pédalier !
Le
poste de pilotage-pédalage’, actionne 2
hélices de 2m de diamètre.
Du
jamais vu ! : tu la
touches, et elle
s’écrase entre tes doigts !
Elles
sont creuses, comme si on n'avait conservé que la peau de...
carbone, souples
mais extrêmement résistantes. Une barre
horizontale, du style des pendulaires,
permet de remonter les hélices d'un plan vertical vers un
horizontal, comme
pour les orienter !
‘’J'ai
essayé de traverser la Manche’’, dit le
génial aventurier, mais j'ai fait demi-tour après
Nous
le quittons…, heureux de fouler le plancher des
vaches !
Les
démonstrations en vols furent limitées par les
conditions météo, mais de
nombreux autres appareils ornaient le tarmac du Bourget :
Le
plus petit bimoteur du monde électrique, le Cri-Cri des
Charentais, encore en
expérimentation, mais plein d’avenir, sa
qualification voltige ne posant pas le
problème de l’alimentation carburateur…
La
série des avions de René Fournier, les RF 01
à 9 …
Aviation
durable avant l’heure, Gérard FELDZER justifie
ainsi leur présence : ‘
leur chemin à suivre n’était pas celui
de la performance à tout prix, mais
celui du vol économe’.
Enfin
autre révélation
du salon à propos du niveau sonore.
La
propulsion
électrique réduit le bruit, mais des
études comparatives, montrent que sur un
avion classique, l’hélice serait responsable de 70
% contre seulement 30 au
moteur.
Donc
des recherches
sont menées conjointement sur la réduction sonore
des hélices.
En
conclusion, comment ne pas s'émerveiller devant tant
d'ingéniosité et d'espoir
de monde meilleur.
Et
si ce n’est pas demain, on le prendra après
demain, l’important est bien que ce
mouvement soit en marche.
Vélivolement
vôtre.
Jean-Claude
NB :
Quelques notes d’Avia Sport :
Avec
Marque
PIPISTREL :
•
Electro Taurus
La
version électrique de ce premier biplace motoplaneur ULM
n’est toujours pas
homologuée en France. Doté par la
société Enstroj d’un moteur brushless
de 30
kW alimenté par des batteries Li-Po de 6 kW pour
Toutefois,
la pratique du vol à voile sera d’utiliser la
puissance du moteur pour grimper
à
ELECTRAVIA
La
société basée dans les Hautes-Alpes
conçoit et commercialise des systèmes de
motorisations électriques (E-Motor), des aéronefs
qui en sont équipés
(ElectroTrike) et des hélices silencieuses à haut
rendement (E-Props).
YUNEEC
E 430
Premier
avion électrique commercialisé, il est
Chinois…
La
commercialisation de l’E 430 a débuté
et les premières livraisons sont
annoncées pour avril 2011. Une nouvelle batterie permet de
voler jusqu’à deux
heures en configuration monoplace (au lieu d’une heure et
demie) sans
supplément de poids. Le moteur du Yuneec E 430 est
construit en interne,
la société étant le n°1
mondial de l’aviation radiocommandée
électrique. Il
développe jusqu’à 54 hp. De quoi
croiser à 55 kt (80 kt max). Un pack de
batterie pèse
Prix
annoncé : 69 995 € TTC.
Sans parler de Solar Impulse qui totalise déjà cinq vols d’essais et des résultats très prometteurs pour son tour de la Terre…
Salut
amis Mirauds-Volants,
3
degrés et plafond bas sur Ponson cet après-midi.
Mais
le soleil brille sur le Gers, et sur le coup du café,
Patrice a décollé de
Nogaro.
Tout
à
coup, le petit avion bleu a déchiré le silence
par le nord de la piste
J'avais
tout juste eu le temps de me positionner avec Alberta au pied de la
manche à
air, et de régler ma toute neuve ICOM portative sur
123,45… que la voix de
notre ‘gypaète’ annonce le 'Papa
Gourmand' en tour de piste à Ponson.
Je
n’aurai que le temps d’exprimer la bienvenue et ma
joie de cette rencontre
Mirobolante.
Juste
deux
passages rapides tel un racer, en 28 puis en 10, et voilà
l'oiseau bleu remonté
en régime plein pot vers le nord, à nouveau
attiré par le soleil de l'Armagnac.
Il
est joli ce petit avion bleu conclut Alberta!
Promis
Patrice et JP, à la prochaine au printemps,
on prend le temps du verre de l’amitié.
JC
Laporte.
*Patrice,
surnommé ici
gypaète poilu, pour sa grande barbe
2010-12-10. Patrice tente Nogaro-Ponson
Bien
chers-ères tous et toutes,
LFCN (terrain
de Nogaro, 32) le 10 décembre à 13h30.
Ça
y est, on se lance.
Hier on
voulait le faire aussi, avec une température
extérieure de plus de 20 degrés au soleil et un
grand ciel tout bleu, mais le
temps du repas de midi un vent du Sud-ouest s'était
levé soufflant à 40 Kt vers
2000 ft.
Alors, on a
préféré rester au hangar pour bricoler
sur l'avion et ne pas se faire secouer inutilement.
Mais ce matin,
malgré un ciel bas et une température
de 3 degrés, on a pris les cartes pour localiser le terrain
grâce à ses
coordonnées GPS.
Ensuite, on
est allé sur GOOGLE-EARTH, mais la piste
est trop récente et elle n'y est pas encore visible.
Et ce coup-ci,
on s'est décidé… On sort du hangar
mon petit avion bleu, le F-PMPG. Batterie du SOUNDFLYER
chargée et en place,
contacts vérifiés coupés, je brasse
l'hélice une dizaine de tours pour faire
monter l'huile dans les cylindres.
La compression
est bonne… Tout va bien.
Mais
où va-t-on ainsi ?
Jean-Claude a
ouvert sa piste en début d'automne, et
moi, depuis décembre 2008, j'ai acheté un petit
avion que j'ai laissé basé sur
le terrain de NOGARO, à l'Ouest du département du
Gers.
Il
était normal qu'à un moment, nous
désirions
présenter l'avion à la piste, ou
peut-être le contraire.
En tout cas,
pour nous le symbole est fort, deux
"MIRAUDS" d'entre nous ont concrétisé leur
rêve un peu plus avant :
l'un en devenant propriétaire de sa machine, et l'autre en
créant sa propre
piste.
Tour de
l'avion, rien d'anormal… De toute façon, ce
petit POTIER P 180 S est tellement simple qu'il tient plutôt
de la bicyclette
que de l'AIRBUS A380.
Jean-Pascal
(mon ami et instructeur) et moi nous
installons à bord.
Bon d'accord,
ce n'est pas très large, surtout que
nous sommes l'un et l'autre assez emmitouflés. Je n'ai
concédé qu'un léger pull
à mes habitudes sous ma combinaison de vol, mais J-P a
carrément opté pour la
combinaison de ski et le bonnet par-dessus sa casquette.
C'est que bien
sûr, un avion aussi rudimentaire
n'est évidemment pas muni d'un quelconque système
de chauffage (mais je vous
promets que ça va bientôt changer) et, de plus,
c'est le royaume des courants
d'air Brrr… Alors, on s'est équipé.
13h45,
verrière baissée j'appelle Jean-Claude juste
avant de mettre en route : " on arrive d'ici une demi-heure ".
Bien
sûr, là aussi, j'aurais pu faire chauffer
gentiment à 1000 tours/minute et profiter de ce temps pour
appeler Jean-Claude.
Mais tout comme il ne possède pas de chauffage, le Papa
Maman Papa Gourmand
n'est pas non plus muni de silencieux d'échappement (mais
ça, ça va aussi
changer bientôt) et donc, à partir du moment
où son moteur tourne, cela tient
plus du rugissement que du feulement.
Contact
batterie, magnéto (il n'y en a qu'une), un
poil de gaz, starter tiré…
" Personne
devant, personne derrière "?
"Tu peux y
aller" me répond J-P.
Je presse le
bouton du démarreur et, comme
d'habitude le miracle se produit : mon petit moteur part au quart de
tour. 1000
tours, pieds sur les freins et on laisse chauffer (le moteur, pas la
cabine
bien sûr).
Tempé
d'huile à 50, je relâche la pression de mes
pieds sur les freins et roule vers la bretelle qui, contournant
l'extrémité Est
de la piste, permet d'y pénétrer.
Stop. Point
fixe, essais moteur…
Là
aussi, tout est parfait et je m'annonce pour
alignement et décollage en piste 32.
14h03. Pieds
sur les freins je lance à pleine
puissance les 80 cv de mon moteur puis lâche les freins. Le
coucou bondit : 50,
55 Kt, mon Papa Golf a quitté le sol et, dans l'air
glacé, a pris ses 500
ft/minute de montée.
À
cette puissance, le vacarme est épouvantable et
j'ai toutes les peines du monde à déchiffrer les
informations que me communique
le SOUNDFLYER.
Vivement que
J-P et moi, avec l'aide de quelques
copains parmi l'équipe des constructeurs amateurs de NOGARO
ayons fabriqué ce
foutu silencieux.
Enfin…
Il vole, et c'est ça qui compte.
Cap au 180,
toujours en montée vers 2000 ft.
Bien
sûr, on a le soleil de face et nous n'y voyons
à peu près rien ni l'un ni l'autre. Moi, c'est
normal, mais J-P fait la petite
nature : il paraît que ça le gêne.
Chochotte ! Cap sur le VOR LMB. Enfin, oui,
il s'agit bien de mettre le cap sur LMB car, bien entendu, Papa Golf
n'est pas
équipé d'un récepteur VOR.
Il
possède par contre, suprême luxe, un
transpondeur, et en mode S, s'il vous plaît.
À
l'horizon, une première barre nuageuse m'oblige à
redescendre quelque peu.
Le ciel
s'assombrit et ce qui vient gêner notre
visibilité change de nature : derrière cette
première rangée de cumulus il y en
a une autre, encore plus basse, et encore d'autres derrière.
Le plafond se
soude et s'abaisse. Je zigzague entre les ventres bien noirs,
à la recherche de
quelques trous de lumière. Jean-Pascal parvient
néanmoins à nous localiser.
Nous sommes passés sur la fréquence de
Pyrénées-Info et, à la demande d'un
autre pilote, le plafond nous est indiqué "brocken
à 1300 ft/sol".
Ça
fait pas très haut…
J-P
découvre soudain le VOR, là, juste sur notre
gauche.
Ouf !
Voilà un vrai point de repère.
À
ce que nous avons vu sur les cartes, le point
suivant est la pointe Sud-est d'un lac et là, nous n'aurons
qu'à tirer vers la
gauche pour tomber sur la piste de PONSON. Le plafond baisse encore.
Aux abords
de la CTR de TARBES, il doit osciller entre 5 et 600 ft/sol.
Voici un lac,
et il semble bien avoir une pointe au
Sud-est. Pourvu que ce soit le bon ! Je pique vers l'est. " Terrain en
vue
", me dit tout à coup Jean-Pascal.
Je
clôture momentanément la fréquence avec
Pyrénées-Info, et bascule la radio sur 123.45
comme nous l'avons convenu avec
Jean-Claude ; il est 14h30.
En raison des
très mauvaises conditions de
visibilité qui lui rendraient mon guidage trop
compliqué, Jean-Pascal prend
alors les commandes (ce qui lui arrive très rarement) et
réalise deux passages
à très basse altitude au-dessus de la piste :
l'un sur l'axe 10, et l'autre en
28.
Jean-Claude
est bien là, à côté de la
manche.
Il n'est
d'ailleurs pas seul et tous deux nous font
de grands signes. Nous sommes en contact radio.
Pour
aujourd'hui, nous avions décidé de ne pas nous
poser, tout d'abord parce que, s'agissant d'une piste
privée, mon avion ne
figure pas sur la liste des aéronefs autorisés
qui a été déposée en
Préfecture,
et ensuite parce qu'il a plu toute la nuit et que, le sol devant
être un peu
détrempé, j'ai peur que mes 80 petits chevaux
joints aux 600 mètres de la piste
ne me permettent pas de redécoller avec suffisamment de
sécurité.
Le verre de
l'amitié sous la chaussette, ce sera
pour le printemps prochain, avec un sol bien dur.
Par la radio,
nous prenons congé de Jean-Claude et
regagnons de l'altitude.
Oh, un peu,
pas trop car J-P m'explique que, s'il
pouvait se mettre debout dans l'avion, sa tête serait dans la
couche. Mais à
l'inverse de l'allée, plus nous avançons et plus
le plafond remonte. Que c'est
agréable.
Nous
réussissons même à retrouver le VOR LMB
ce
dont, vu les circonstances, nous tirons une petite fierté.
Bientôt
les cumulus s'espacent et des pans de ciel
bleu refont leur apparition.
Du coup, je
reprends un peu d'altitude.
Au passage,
nous en profitons pour aller saluer
notre ami Pierre, ancien propriétaire du F-PG, par quelques
cercles autour de
sa maison et la simulation d'une panne moteur. Pierre est dehors et
nous fait
de grands signes.
Puis, route
sur NOGARO où nous nous intégrons dans
le circuit de piste 32 et nous posons sans encombre ; il est 15h06.
Je coupe les
contacts et éteins le SOUNDFLYER. Nous
ôtons nos casques : nous sommes complètement
sourds et transis, mais nous avons
bien l'intention de redécoller dès demain matin.
Patrice
SOCATA,
3 h de l’après-midi samedi 21 mars 2013.
L’avion
du 3, c’est quoi ?
300
nœuds de croisière, 3 000
km d’autonomie, 30 000 pieds,
environ 10 000 m d’altitude.
Tu
peux rayonner loin, avec ce plaisir incroyable d’avoir
dans la main les 850 chevaux de la turbine PRATT et WHITNEY de ce
monomoteur
sans vibrations, au poids léger de 3,3 t.
On
s’est inspiré de l’américain
MOONEY, la "jaguar de
l’air" qui fut associé à la naissance
du projet. TB pour Tarbes, M pour
MOONEY, signent le patrimoine génétique de ce
qu’on appelle la FERRARI de
l’air.
Nous
les Français, on construit des avions performants,
qui donnent l’envie et le plaisir de piloter, quand
d’autres considèrent
l’avion comme un seul moyen de transport, aux commandes de
vol trop lourdes.
Lui
: Si je gagne au LOTO, je l’achète… et
je voyage dans
le monde !
Moi
: Je suis candidat copilote !
Lui,
c’est Jean François Sochor, légendaire
pilote d’essai
de la SOCATA qui a participé activement à la mise
au point de ce bijou d’avion.
Par
son vécu exceptionnel, il a donné des couleurs
à notre
visite des ateliers du TBM850, qui agrémentait notre
assemblée générale 2013 à
TARBES.
Il
a tout fait en avion et partout dans le monde et t’en
parle comme si c’était 3 fois rien !...
Une
fine odeur mêlée de peinture et
matières
composites, marque notre entrée dans le nid de
l’oisillon prêt à casser la
coquille. A peine remis de notre incrédulité
d’approcher le pur-sang Pratt turbinisé,
nos hôtes adoptent d’emblée un verbe
imagé.
C’est
comme à la radio, on n’y voit pas mais les images
sont claires.
C’est
comme ça les cerveaux brillants, ça comprend le
besoin avant qu’il soit exprimé.
Cerise
pour les mirauds, leur bon cœur nous permit de
caresser les plumes de l’oiseau,
d’appréhender ses belles courbes et sa peau
douce. Comment imaginer sans les toucher ces deux barrettes de
correction
aérodynamique derrière le radar
météo, sorte de torpille qui dépasse
le bord
d’attaque sur une seule aile, créant une
dissymétrie d'écoulement des filets
d’air.
Nos
doigts s’attardent sur l’hélice
quadripale à bouts
larges et ronds, comme les pétales d’une fleur au
bec. Et par l’esprit nous
l’imaginons là-haut dans le ciel,
métamorphosée en dévoreuse de filets
d’air
sous les rugissements de la turbine, propulsant machine et pilotes vers
les 600
km/heure.
Enfin,
comment ne pas avoir ici une pensée pour les
compagnons de cet atelier et leur conscience de réaliser une
œuvre bien au-dessus
de la matière qu’ils peaufinent en gestes
d’orfèvres.
L’avion
se révèle être un concentré
d’ingéniosité
aéronautique, résultante d’une
équation technico économique propre à
transporter 6 personnes compris le pilote, plus loin, vite et haut,
bien au-dessus
des soucis de la météo. Il est de plus capable si
besoin de se poser sur une
piste courte en herbe, grâce à la reverse de
l’hélice.
Lui
: La Turbine PRATT et WITNEY c’est un petit cylindre
de 80 kg qui coûte 1/3 du prix de la
machine.
Moi
: Encore le 3 ?
Lui
: oui Oui oui !!! et 3 millions d’euros pour le tout.
Il revient environ à 1 500 € l’heure. Par
exemple pour un vol de TARBES à
AJACCIO, il faudra 1h10 et ceci dans le confort d’un avion de
ligne.
A
5 passagers, sur ces trajets transversaux, le coût est
comparable à la ligne, avec gain de temps, et
liberté des horaires.
Moi
: je comprends pour le LOTO !
Lui
: Oui !!! Mais il faudra gagner un peu plus des 3
millions, parce que quand tu l’as, c’est pas tout,
mais faut y mettre du
kérosène, et faut l’entretenir, et
quitte à voyager, autant pouvoir profiter
des bonnes cuisines du monde
Moi
un peu méditatif ,
j’entends déjà
l’air de mandolinetto…
Je suis sur la
terrasse du vieux port d’Ajaccio devant la grande
bleue…
‘’
Pour moi ce sera une salade fruits de mer et un petit
Patrimonio frais…’’
Avion
du ‘’3’’, Avion du
rêve !
Tous
nos remerciements a
Philippe Deségovia et Olivier Grabé de
SOCATA qui ont permis et guidé cette visite.
Jean-Claude
LAPORTE
Amis
Mirauds-Volants,
Ce
week-end des 6 et 7 avril sont les
journées portes ouvertes des aéroclubs
adhérents à la campagne
télévisée de la
FFA en promotion de leurs activités.
A
l'invitation de notre ami Jean-Michel
POULOT de Radio Voix Béarn, qui réalisait un
direct radio sur cet évènement, je
me suis rendu à mon aéroclub sur
l'aérodrome de PAU PYRENEES. L'objectif était
de présenter toutes les facettes des activités de
l'AC Béarn et de rappeler à
chaud au public palois qu'il pouvait être accueilli pour un
vol d'initiation à
l'école de pilotage ou un simple baptême de l'air.
Malgré les frisquets 5
degrés et un plafond bas, les vols se sont
enchainés mais le soleil prévu pour
demain matin devrait inciter plus de monde à sortir des
coins du feu...
J'ai
donc répondu aux questions de
Jean-Michel, en soulignant la qualité de l'accueil qui
m'avait été réservé par
le Président claude Bougon et les instructeurs Didier
Sigonneau et Daniel
Callais, ainsi que Martine l'assistante administrative,
malgré ma canne
blanche.
Et
le Président de souligner : si
Jean-Claude est toujours là, c'est qu'il s'y sent bien ?
Oui
je suis bien dans ce club, où il faut
le préciser j'avais fait mes premières armes il y
a fort longtemps, alors que
j'y voyais plus loin que le bout de la piste...
À
souligner enfin que je suis passé aux
questions, aux cotés d'Alexandre, un jeune
élève pilote de 19 ans, inscrit
depuis ce janvier et avec 8h de vol au carnet, actuellement
étudiant BTS en
espace vert, mais fondu d'aviation et qui part dans 3 mois au Canada
continuer
sa formation, dans l'espoir de devenir pilote professionnel.
Le
hasard faisant les choses, c'est aussi
l'âge que j'avais à mon inscription pour mes
premiers vols, des étoiles plein
les yeux...
Les
générations se suivent...
Et,
ce fut pour moi une fois de plus
l'occasion de réaliser la chance qui est la mienne, comme la
vôtre aussi amis
Mirauds-Volants, de pouvoir voler ou continuer à voler, et
toujours fréquenter
l'aéroclub…
Jean-Claude
Amis
Mirauds-Volants, connaissez-vous l'U L M Tétras ?
Il
s'en est posé un sur les bruyères de la lande de
PONSON ce vendredi13 février,
où j'ai eu la chance de connaitre ce véritable
avion 3 points, un air de PIPER
J3, mais ici côte à côte.
Conception
et fabrication française du coté de Dijon me
dit-on, il fait ses preuves depuis
plus de 20 ans par ses qualités, durabilité, et
performances STOL (Short Take Off
and Landing).
J'ai
pu expérimenter les seuls et petits 100 mètres
pour s'envoyer en l'air, vers
une montée à 1000 pieds minute et plus (vraie
performance en cette veille de St
Valentin).
Je
vous recommande donc cet oiseau rare en montagne, mais assez
présent sur nos
terrains paraît-t-il, pour ses qualités de vol et
son plaisir de pilotage.
En
attendant restez au chaud, il neige ce soir sur la bruyère
de Ponson…
JCL
Nota :
le Tétras nommé aussi coq de bruyère,
ou tétras lyre par la forme de sa queue
en vol, un oiseau de moyenne montagne assez secret , vit
l’hiver dans un nid
fait de neige en igloo pour température constante autour de
4 degrés.
PONSON-DESSUS
Samedi dernier, Thomas Dubois, personne non-voyante, a vécu
une expérience
qu'il n’aurait jamais pu imaginer avant : piloter un avion le
temps de quelques
minutes.
Ils ont
donné rendez-vous samedi matin à
l'aérodrome de
Ponson-Dessus.
Aux
alentours de 9h, toute une délégation arrive sur
place pour partager ce moment
avec Thomas Dubois : des membres de sa famille ; Jean-Claude Laporte,
co-fondateur de l'association des Mirauds Volants à
l'origine de l'initiative ;
Anne-Marie Larmitou et Gérard Casamajou, respectivement
présidente et
vice-président de la délégation
Pyrénees de la fondation ; Frédéric
Gaillane
(école d'éducation de chiens guides
destinée aux enfants aveugles et
malvoyants); sans oublier son chien guide, Jarod, dont il ne peut se
séparer.
A seulement 8
ans, Thomas, atteint d'une maladie génétique, a
perdu la vue.
Un handicap qui
ne l'a pas empêché d'accomplir de grandes
choses.
Agé
de 21
ans, celui qui est originaire de Vic-en-Bigorre vit
désormais à Lyon, où il
effectue ses études de kiné. Thomas est
également sportif de haut niveau de
para biathlon, dont il a été champion de France
participé aux Jeux
Paralympiques 2018 de Pyeongchang.
Mais samedi
dernier, il s'est lancé un tout nouveau défi,
assez inimaginable pour une
personne non-voyante : piloter un avion.
TOUT EST
POSSIBLE
A son
arrivée sur la piste, Thomas fait rapidement la
connaissance de Martial, son instructeur. Avant de monter à
l'intérieur du
petit biplace de couleur orange - un Aeroprakt, pour les connaisseurs-,
Thomas
se représente l'avion en le touchant en long et en large.
Puis, l'heure du
départ arrive.
Après
un
décollage réussi, Thomas pilote l'engin pendant
près d'une demi-heure. Un
moment suspendu.
" C'est
une idée incroyable au départ qui donne
aujourd'hui la possibilité de faire
piloter un avion aux personnes non-voyantes, confie Jean-Claude
Laporte,
co-fondateur des Mirauds Volants et également non-voyant. Le
but est de rendre
accessible la théorie du vol aux aveugles, de pouvoir
apprendre la culture
aéronautique, notamment grâce à une
bibliothèque sonore "
De retour
sur terre, Thomas ne cache pas sa joie d'avoir vécu cette
expérience unique, au
milieu des applaudissement de ses proches : " C'était trop
bien ! On
ressent, via les mouvements de notre corps, les
accélérations, les penchements
sur le côté etc. Martial me donnait les consignes
à appliquer, tout en
contrôlant si ça n'allait pas "
L'instructeur
qui embarquait pour la première fois avec un
élève non-voyant, en dehors de
Jean-Claude, s'est dit bluffé : "Les non-voyants ont une
précision et une
qualité de la perception très
élevée sur leurs gestes. Ma mission est de jouer
le rôle d'un horizon artificiel vocal, en donnant les
corrections de
trajectoire à effectuer".
Pour Thomas,
et pour tous les aveugles, cette expérience unique est un
moyen de sortir de
l'enfermement de leur handicap.
"En
adaptant les choses, les non-voyants peuvent faire comme les autres,
sourit
Thomas, Tout est possible !"
Clément
Beaume
Les
Mirauds Volants
L'association
européenne des pilotes handicapés visuels
" Les Mirauds Volants "permet aux déficients visuels de
piloter des
avions, des planeurs et des ULM grâce à des
formations et l'utilisation d'un
soundflyer, un dispositif qui traduit les mouvements de
l'aéronef : en signaux
sonores. Elle facilite également l'accès
à la culture aéronautique avec
l'organisation de visite, la participation à des
manifestations, la traduction
de documents en braille et l'animation d'une bibliothèque
sonore spécialisée en
aéronautique.
Du
15 au 17 septembre 23, nous avons participé au premier stage
vol montagne à
Tarbes organisé par Jean-Claude Laporte à
l’aéroclub Léon Morane. Nous nous
sommes retrouvés Jeremy Olivier, Michel Lefèvre
avec son chien et moi-même à
l’hôtel pour déposer nos bagages. Un
rapide plat de pattes au restaurant
proche la Mama et
nous prenons la route
de l’aéroclub. L’après-midi
du 15 septembre nous avons fait la connaissance de
notre premier instructeur Martial qui nous a fait un petit historique
de
l’aéroclub. Ensuite nous sommes allés
découvrir notre U.L.M A22 et avons fait a
chacun notre tour un amphicabine avec Martial. Ce jour là
seul Jeremy a pu
faire un petit vol d’une demie heure car la
météo n’était pas
très bonne. Le
samedi nous avons pu piloter toute la journée avec Olivier
et Celine, qui nous avaient
rejoints le samedi matin. La météo
était assez bonne et nous sommes allés nous poser sur la piste de
Jean-Claude à Ponson. L’après-midi
nous sommes aller faire un tour sur le pièmont vers
St-Godens. Le dimanche
matin, la météo s’arrangeant, nous
avons pu faire des vols montagne en allant
se poser sur l’altisurface 800m de Artigues prés
du pic de Ger. Le top fut au Bergons
nid d’aigle perché a 1000m chez christian Exiga
logeant en chalet
sur ce lieu paradis . A 83 ans il a
écrit le livre de sa vie et en a
dédicacé un exemplaire pour les mirauds
volants.
Nous avons tellement
été bien accueillis par tout le monde et surtout
par nos
instructeurs Martial, Olivier et Celine. Nous sommes tellement contents
de ce
stage que nous sommes prêts à le refaire.
Bernard
D’onorio